RAME CEREMONIELLE

ICA-CHINCHA – Pérou

1000 – 1450 AP. J.-C.

  • Hauteur : 180,5 cm
  • Largeur : 18 cm
  • Epaisseur : 5 cm

Bois.

Rame cérémonielle décorée dans sa partie haute d’un pommeau rond surmonté d’un couple de pélicans.

La rame se divise en trois parties distinctes : la pale, le manche et le pommeau. La pale est relativement large, de forme rectangulaire, avec l’extrémité inférieure arrondie, semblable à une pelle. Le manche est long, décoré sur toute sa longueur de motifs ajourés figurant dix oiseaux similaires, probablement des pélicans. Ils sont placés les uns derrière les autres en file indienne et semblent remonter à leur guise le manche de la rame en direction de son sommet. Enfin, le pommeau rond, délicatement sculpté, est surmonté d’un couple de pélicans, identiques à ceux qui ornent le manche de la rame. Se tenant face à face, dans une attitude d’affrontement, ils tiennent le même poisson stylisé dans leurs becs.

Ce type de rame cérémonielle est tout à fait caractéristique de la culture Ica-Chincha qui s’est développée sur la côté sud du Pérou, autour des vallées d’Ica et de Chincha, durant la période de l’Intermédiaire Récent, entre 900 et 1450 apr. J.-C. Cette société, construite autour d’une administration centralisée, s’appuyait essentiellement sur le commerce et le troc et entretenait de nombreuses relations d’échange avec d’autres régions péruviennes, mais aussi des contrées andines bien plus éloignées. L’importance de la navigation et de la pêche dans leur vie quotidienne a poussé les artisans d’Ica-Chincha à réaliser des rames cérémonielles aux décorations élaborées et esthétiquement très travaillées qui ne connaissent aucun équivalent parmi les autres cultures du Pérou. Ces objets uniques, qui se distinguent par leur finesse et leur qualité d’exécution, étaient uniquement utilisés dans des circonstances religieuses, lors de cérémonies rituelles.

ProvenanceAncienne collection italienne depuis 1965.

Références bibliographiquesS. PURINI, A. EMMERICH,La Sculpture en bois dans l’Ancien Pérou, Somogy éditions d’art, Paris, 2006, pp. 19, 30, 158-159.